Le boulot de Charlotte se passait super bien, mais y'avait un petit truc chiant qui lui arrivait quand elle rentrait chez elle. Elle se faisait harceler par une équipe de loups-garous tous les jours, qui la prenaient pour un jouet à cause de son aura de faible.
Un soir, elle est rentrée, couverte de bleus et avec des griffures bien profondes dans le dos. Rory, sa coloc, s'est tout de suite occupée d'elle et lui a filé sa propre ration pour soigner son dos. Elle était aussi inquiète pour l'état de la frontière, les guerriers du clan voisin s'amusaient à victimiser des vampires engendrés.
Avant, y'avait au moins mille bornes entre la frontière des vampires et celle des loups-garous. Y'avait des renégats, mais l'Alpha avait éradiqué tout le groupe de renégats et avait aussi revendiqué cette terre. Depuis ce jour, tous les marcheurs nocturnes se faisaient agresser par les guerriers de garde de nuit.
Comme les vampires engendrés étaient considérés comme des 'extras' même dans le royaume des vampires, le Roi Vampire ne prêtait aucune attention à ces incidents. Les marcheurs du jour étaient privilégiés, mais aucun d'eux ne bossait dans les bars de nuit, donc les loups patrouilleurs considéraient aussi Charlotte comme une engendrée : leur nouveau jouet préféré. Son apparence pas ouf les faisait bien marrer, ils adoraient l'insulter, et la critiquer sur ses habitudes alimentaires, prétextant que c'était pour son bien.
'Mange moins, ours polaire ! On sait jamais, le sang peut aussi être plein de graisse.'
'Y'a peut-être un nouveau type de vampires qui sucent les calories au lieu du sang. MDR !'
Charlotte ne répondait jamais à leurs insultes, aussi blessantes soient-elles. Elle était aussi une création de la Déesse, comme eux, c'était pas sa faute si elle était comme ça, ronde et grosse !
Pas contents de son silence, ils utilisaient souvent leurs griffes et à cause de ça, elle devait acheter plus de rations tous les jours pour récupérer vite fait. Mais ça foutait le bordel dans son budget. Les produits normaux étaient pas chers, mais le sang, c'était comme de l'or à cause de la forte demande. Elle en avait marre de cette routine de corps meurtri et ensanglanté, sans compter les os cassés de temps en temps.
En plus de ses souffrances continuelles, y'a eu un autre truc qui l'a flippée. Y'avait une petite meuf mignonne de son âge dans leur sous-sol, qui bossait comme serveuse dans le même bar qu'elle. Elle était la plus populaire auprès des garçons humains, sa taille de guêpe lui rapportait au moins cinq cents dollars par jour.
Hier, son cadavre a été retrouvé par un garde. Elle avait été violée en groupe et torturée avec une technique de drainage, ce qui avait causé sa mort.
Cet événement a ouvert les yeux à tout le monde. Charlotte avait tellement peur qu'elle a contacté Ava, son amie, à propos de ce problème. Ava lui a recommandé un job de nettoyage dans une école avec le même salaire. Encore une fois, elle était en mission de sauvetage.
Charlotte est allée dans ce bar une dernière fois pour finir son travail là-bas. Sa visite était nécessaire pour récupérer son chèque de paie, donc ce n'était qu'une question d'une heure avant qu'elle ne rentre chez elle en sécurité. Elle a repéré l'heure de la patrouille des harceleurs, donc elle était détendue ce soir.
Mais à son grand dam, elle a rencontré sept nouveaux guerriers sur le chemin du retour, qui étaient encore plus cruels et dangereux que les précédents.
'Espèce de moins que rien, comment oses-tu t'aventurer sur notre territoire ? Tu devrais être sévèrement punie.'
Elle était abasourdie par leur fausse accusation. Elle était juste de passage, marchant sur le long chemin fin spécialement réservé aux vampires engendrés. Elle a essayé de raisonner avec les loups énervés, qui n'étaient clairement pas d'humeur à faire de cadeau.
'Agenouille-toi et accepte ton destin. Tu aurais dû mourir depuis longtemps, on te rend juste service.'
Au milieu d'innombrables coups, Charlotte a crié qu'elle était une vampire née, mais ils étaient trop occupés pour entendre sa petite voix parmi leurs grognements bruyants.
'Ferme-la, suceuse de sang ! T'es même pas jolie, donc on pourrait même pas envisager de te prendre comme esclave. Dégueu !'
Leur chef lui a donné un coup de pied dans le ventre tout en lui tirant les cheveux avec force. Elle a hurlé de douleur et a crié, ce qui ajoutait à leur amusement.
'Elle est ronde comme un ballon de foot, frangin. On va utiliser son coussin supplémentaire pour s'entraîner.'
Sur cette suggestion vile du junior, une nouvelle torture de match de foot a commencé, avec Charlotte comme ballon.
Ça a continué pendant un moment, mais ensuite, pas satisfaits de leur jeu sans cœur, leur chef s'est encore retourné vers elle, avec deux guerriers qui la maintenaient contre un tronc d'arbre. Il a enfoncé sa griffe tranchante dans sa chair, lui déchirant le ventre et la poitrine.
Charlotte a hurlé en fermant les yeux, et a attendu la mort. C'est alors que le truc de son père lui a traversé l'esprit, comme s'il essayait de l'aider désespérément.
'Les prédateurs chassent pour s'amuser, Charlotte. Ils adorent torturer leurs proies et apprécier leur misère. Ne leur donne pas de divertissement, ça peut te sauver la vie.'
Immédiatement, elle a fait semblant de s'évanouir, ne répondant pas à ses coups puissants.
'On commençait juste à s'amuser et elle s'est évanouie. Quel dommage !'
À la fin soudaine de leur plaisir, ils sont partis, dépités, en maudissant la faiblesse de la race des vampires.
Allongée seule dans la forêt profonde, Charlotte avait désespérément besoin de sang frais pour survivre.
Mais comment ?
Elle n'était pas en état de chasser, et la frontière était à près de 10 miles. Dans son besoin désespéré, elle a appelé la Déesse Sanguis, qu'elle aimait et adorait de tout son cœur.
'S'il te plaît, sauve-moi cette fois, je ne quitterai plus jamais ma ville natale !'
Elle attendait un miracle quand les feuilles ont bruissé, elle a senti un loup-garou puissant avec au moins six ou sept guerriers. Son cœur a battu la chamade en pensant qu'une autre équipe était là, suivant l'odeur de son sang. Son expérience lui disait que les loups de haut rang étaient plus viles que les juniors, et sa malchance avait invité des supérieurs à mettre fin à sa vie tout de suite.
'Oh non ! Je suis foutue !
Déesse, une chance, s'il te plaît !'